Vos vœux pour 2021 pourraient laisser croire à une lueur d’espoir, tant 2020 a été morose pour les salariés (fermetures de sites et de centrales, emploi et salaires en berne, etc.). Mais 2021 sera-t-il vraiment le renouveau que vous appelez ? C’est peu probable lorsque l’on analyse les desseins de notre Etat actionnaire pour le Groupe EDF, desseins qui ne nous apparaissent pas aussi limpides et encourageants que les grandes lignes stratégiques que vous avez bien voulu partager avec nous lors de ces vœux. A notre tour de vous présenter nos vœux, pour vous souhaiter et nous souhaiter l’abandon définitif du projet « Hercule », grand fossoyeur du service public et du Groupe EDF !
Premier mauvais deal : sécuriser la production nucléaire contre l’abandon de l’hydraulique aux marchés
FO retient votre volonté constante et inébranlable, semble-t-il, de « maintenir le Groupe Intégré ».
Mais, comment un projet qui porterait la fin de l’optimisation amont-aval, associé à une filialisation de l’hydraulique, pourrait-il répondre à cette ambition ?
Une étoile filante passe…et nous formulons donc ce vœu d’une réforme, non seulement de l’ARENH, mais aussi de cette loi, dite NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité), qui constitue une véritable mise en danger de notre système électrique, hautement vital et stratégique pour notre Nation, ainsi que vous le rappelez justement dans notre « Notre raison d’être ».
Enfin, livrer la production hydraulique aux fluctuations très instables du marché de l’électricité, n’est-il pas aussi de nature à porter gravement atteinte à cet outil industriel et à son personnel, mais également à ce Groupe industriel de production intégré auquel vous tenez tant ? Nous commençons à douter…
Deuxième mauvais deal : livrer une marque « EDF vert » aux critères de gestion financière du privé
La deuxième grande séparation des entités Commerce, SEI et International re(dé)composées dans un EDF VERT (un nouveau Groupe en fait ?), ébranle cette fois-ci définitivement notre foi syndicale dans un avenir intégré meilleur !
En effet, cerise sur les vœux…cette séparation s’accompagnerait d’une ouverture du capital à hauteur de 35%, dans un premier temps du moins. Cette option n’est pas sans nous rappeler la destinée funeste de Gaz de France et de ses salariés, même si son PDG, un temps malmené, a finalement pu trouver un nouveau projet professionnel…comme PDG de BlackRock France ! Là, nous commençons à douter fortement !
Troisième mauvais deal : couper les circuits emplois et finances
Pouvons-nous vraiment dormir sur nos deux oreilles lorsque vous nous affirmez que « je n’accepterai un accord que… s’il maintient le Groupe intégré incluant la possibilité de mobilités entre entités, qu’il ne remet pas en cause le statut des IEG », alors que, depuis 30 ans, les apôtres de la concurrence parfaite de Bruxelles ont pu faire librement la pluie et le mauvais temps au royaume de l’énergie contre les intérêts de la Nation et d’EDF ? Pouvez-vous, Monsieur le Président, nous garantir que leur position extrémiste d’une société holding EDF sans rôle, ni contrôle, ni influence sur ses filiales, qui couperait définitivement les derniers circuits « finances » et « emplois », ne l’emportera pas (selon les exigences posées par l’Union Européenne) ?
Faisons donc ensemble un vœu pour soutenir votre « totale mobilisation pour porter haut les intérêts du Groupe, et vos intérêts en tant que salariés » ! Préservons un véritable Groupe intégré ! Arrachons une juste rémunération de notre production ! Gardons l’activité hydraulique intégrée à un EDF unique ! Pérennisons le Statut du personnel ! Renforçons le service public « indispensable à nos vies », selon les propres mots de « Notre Raison d’être » ! Ensemble, avec votre engagement, Monsieur le Président, nous terrasserons « Hercule » pour le bien commun !